Un environnement de travail agréable avec de nombreux services à la clé renforce l’attractivité d’une entreprise. Pour Wouter Ommeslag, Directeur de Facilicom Solutions, le facilty management est un atout à ne pas négliger dans la guerre aux talents.

Que propose une entreprise de facility management telle que la vôtre ?
Wouter Ommeslag : « Nous offrons une large gamme de services et leur gestion par un facility manager. Cette personne peut effectuer une mission de longue durée chez un client, mais aussi remplacer un facility manager absent pour cause de maladie ou encore intervenir ponctuellement lors d’un déménagement, par exemple. Dans notre cas, nous proposons des services de réception, de nettoyage, de gardiennage, de catering et de gestion des bâtiments. Nous procurons aussi de la consultance pour aider les clients à bien adapter leurs bureaux en fonction de leur besoins réels. Exemple : décider combien de mètres carrés sont nécessaires pour des salles de réunion. »
En quoi le facility management constitue-t-il un atout pour attirer les talents ?
W. O. : « Beaucoup d’employés, notamment les plus jeunes, accordent une importance particulière à leur environnement de travail. Ils apprécient un service de catering mais aussi des services supplémentaires permettant une bon équilibre vie professionnelle-vie privée. Exemples : une crèche, un service de pressing pour les vêtements, un service pour laver une voiture au car wash pendant la journée, etc. Tous ces services entrent fortement en ligne de compte dans le choix d’un futur employeur, en particulier dans les secteurs où la guerre des talents fait rage. »
Sur quels éléments attractifs miser en particulier ?
W. O. : « Dans les soft facilities, un catering de qualité est essentiel ; la nourriture doit être bonne, saine, variée et, de préférence, disponible toute la journée de travail, voire proposée sous la forme de plats à emporter. De plus, la cafétéria doit être agréable et cosy, afin de prendre un snack ou un repas tout en pouvant discuter entre collègues dans un cadre informel qui ne fasse pas salle de réunion. »
Et au niveau des hard facilities ?
W. O. : « À ce niveau, soit celui des installations techniques, il est important que le climat intérieur, la qualité de l’air et la lumière, notamment, soient bien réglés. Dans le cadre de la crise sanitaire actuelle, on a bien vu toute l’importance d’une bonne ventilation ainsi d’un service de nettoyage de qualité. Or, depuis quelques années, on assistait de manière régulière à une diminution du budget nettoyage dans les entreprises. »
Bruxelles exige-t-elle des services particuliers ?
W. O. : « Dans la capitale, la mobilité pose problèmes. Il s’agit donc de garantir une facilité de transports, par exemple en mettant des vélos ou des navettes à disposition pour que les collaborateurs puissent se rendre de la gare à leur lieu de travail. La mobilité constitue aussi très souvent un casse-tête, en particulier dans le centre-ville, pour les fournisseurs ; cela peut causer des soucis en termes de logistique. »
Le télétravail impactera-t-il les missions des facility managrs ?
W. O. : « Le débat sur le télétravail est devenu particulièrement intéressant avec la crise sanitaire. Certains pensent que les gens ont pris l’habitude de travailler à domicile et que, de ce fait, la surface des bureaux diminuerait probablement de 30 à 50 %. Je ne pense pas que ce sera le cas ou, du moins, pas dans une telle ampleur : les gens restent vraiment en demande de contacts sociaux. Je penche plutôt pour une diminution dans une proportion de 10 à 15 %. Les gens travailleront peut-être un ou deux jours par semaine à la maison, mais continueront à se rendre au bureau le reste du temps pour rencontrer leurs collègues. De ce fait, on ne changera pas radicalement la demande de surfaces disponibles ni celle de services comme la réception, le nettoyage, le gardiennage ou la gestion des bâtiments. »
Voyez-vous d’autres tendances pour l’avenir ?
W. O. : « On se dirige vers l’Activity Based Working. On consacrera moins d’espaces où les gens peuvent s’isoler pour mieux se concentrer, mais plus de zones communautaires pour les brainstormings et autres processus de créativité qui demandent des contacts proches. Traiter des mails ou rédiger un PowerPoint peut se faire n’importe où ailleurs. »
Comment les technologies s’intègrent-elles dans cette vision ?
W. O. : « Cela englobe toute la dimension des ‘smart buildings’ avec l’internet des objets. Ces bâtiments seront munis de technologies permettant d’améliorer le confort des utilisateurs. Exemples : comptabiliser le nombre de personnes présentes et de places de travail disponibles dans un bâtiment ; déterminer automatiquement les salles qui ont été utilisées pour qu’elles soient nettoyées immédiatement ; surveiller la qualité de l’air et ajuster la ventilation en fonction des données de capteurs. »